
En 2013, un manchot du zoo d’Édimbourg a reçu le titre de chevalier, surpassant ses congénères en popularité et en prestance. Au Japon, des carpes koï sont jugées chaque année selon des critères de symétrie et d’élégance, avec un palmarès qui suscite des rivalités inattendues. Loin des circuits classiques, certaines compétitions animales s’appuient sur des règles strictes et parfois déconcertantes, remettant en cause les notions habituelles d’exploit ou de beauté naturelle. L’observation de ces concours révèle des pratiques, des critères et des passions peu connus du grand public.
Quand le monde animal se met en scène : des concours qui défient l’imagination
Les concours insolites du monde animal ne se contentent pas de faire sourire : ils mettent en lumière une relation fascinante, parfois décalée, que nous entretenons avec la faune. D’un continent à l’autre, des rassemblements célèbrent la drôlerie, la tendresse ou la maladresse de nos compagnons à fourrure, à plumes ou à sabots, bien loin des standards des expositions canines ou félines. Les Comedy Pet Photo Awards, impulsés par Paul Joynson-Hicks et Tom Sullam, détournent la scène animalière en une galerie d’images à la fois piquantes et tendres, où chaque photo s’impose comme une déclaration d’humour et de fascination.
Kenichi Morinaga, lauréat du Grand prix 2022, a saisi un duo félin sur une clôture dans une image baptisée ‘Boom Boom’, ode à la complicité. José Bayon, de son côté, a immortalisé Nilo, un chiot adopté, s’attirant les faveurs du jury dans la catégorie chien. Freya Sharpe a braqué l’objectif sur Jack, un chaton audacieux coincé dans une haie, tandis que Mehmet Aslan a capté l’étonnement d’un chien installé comme un chauffeur.
Pour la catégorie équine, Radim Filipek a photographié la dynamique entre une jument et son poulain âgé de trois jours, interrogeant notre perception de la beauté dans le monde hippique. Quant au titre de moche cheval, il attire toujours l’attention, preuve que la tendresse peut s’inviter là où l’on attendrait la moquerie. Les thèmes abordés, du chef-d’œuvre involontaire à la ressemblance saisissante entre animal et humain, dressent un portrait inattendu de la créativité des photographes et de la viralité des réseaux sociaux, qui propulsent ces images hors des sentiers battus.
La Born Free Foundation, engagée dans de nombreux projets liés à la faune, s’associe à ces initiatives et rappelle combien la fascination nourrit aussi l’envie de protéger les animaux dans leur environnement d’origine. De son côté, le Muséum d’histoire naturelle de Londres, organisateur du Wildlife Photographer of the Year, allie curiosité, humour et sérieux scientifique pour élargir les horizons du regard porté sur la nature.
Des anecdotes insolites aux musées étonnants : où découvrir la facette la plus drôle de la nature
La nature n’hésite pas à dévoiler son côté le plus inattendu dans des lieux parfois surprenants. Certains musées proposent des collections peu banales, témoignant de la curiosité humaine pour les animaux de toutes tailles et de toutes époques. Le Muséum d’histoire naturelle de Londres se distingue chaque année avec le concours Wildlife Photographer of the Year, où humour et art se rencontrent. Sally Lloyd-Jones y a retenu l’attention grâce à une photo d’un martin-pêcheur posé sur un panneau « Interdit de pêcher » : situation absurde, presque irréelle, qui questionne la notion de règle chez les animaux.
Les expositions temporaires abordent elles aussi cette dimension joueuse. Les images de Krisztina Scheeff, notamment celles de macareux moines capturés en Écosse, rappellent que l’étonnement peut surgir à tout instant lors d’une observation attentive. Il arrive même que la visite prenne la tournure d’une balade parmi des pièces du xvie ou du xviiie siècle, reflets d’une époque où la taxidermie mêlait rigueur scientifique et extravagance.
Voici quelques exemples de curiosités que l’on peut croiser au fil d’une visite :
- Collections de créatures à deux têtes, nées d’anomalies naturelles qui intriguent autant qu’elles déconcertent
Certaines salles recèlent également d’autres singularités :
- Objets d’art mettant en scène des animaux aux allures humaines, entre satire subtile et tendresse affichée
La facette drôle de la nature se lit aussi dans les histoires partagées par ceux qui parcourent ces lieux : un enfant hilare devant un squelette de grenouille revêtu d’un costume, ou cette dame âgée glissant, amusée, que le perroquet empaillé semble prêt à fomenter une farce. La visite, loin d’un cérémonial figé, devient alors un terrain d’étonnement et de connivence, révélant tout ce que les animaux de compagnie et leurs parents sauvages ont à offrir en matière de surprises.
Un minuscule détail, une posture improbable, un regard espiègle : dans ce théâtre animalier, la frontière entre sérieux et fantaisie s’efface, laissant place à une curiosité sans limite. À chaque détour, la nature nous rappelle qu’elle n’a pas fini de nous surprendre.